Extrait Grec |
§ 9. Μέγιστον δὲ ἐν πάσῃ πολιτείᾳ τὸ καὶ τοῖς νόμοις καὶ τῇ ἄλλῃ οἰκονομίᾳ
οὕτω τετάχθαι ὥστε μὴ εἶναι τὰς ἀρχὰς κερδαίνειν. Τοῦτο δὲ μάλιστα ἐν ταῖς
ὀλιγαρχικαῖς δεῖ τηρεῖν. Οὐ γὰρ οὕτως ἀγανακτοῦσιν εἰργόμενοι τοῦ ἄρχειν οἱ
πολλοί, ἀλλὰ καὶ χαίρουσιν ἐάν τις ἐᾷ πρὸς τοῖς ἰδίοις σχολάζειν, ὥστ' ἐὰν
οἴωνται τὰ κοινὰ κλέπτειν τοὺς ἄρχοντας, τότε γ' ἀμφότερα λυπεῖ, τό τε τῶν
τιμῶν μὴ μετέχειν καὶ τὸ τῶν κερδῶν
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Traduction française |
§ 9. Voici un objet capital dans tout État : il faut bien faire en sorte, par la législation
ou tout autre moyen aussi puissant, que les fonctions publiques n'enrichissent jamais
ceux qui les occupent. Dans les oligarchies surtout, ceci est de la plus haute
importance. La masse des citoyens ne s'irrite pas autant d'être exclue des emplois,
exclusion qui peut être compensée pour eux par l'avantage de vaquer à leurs propres
affaires, qu'elle s'indigne de penser que les magistrats volent les deniers publics; car
alors on a deux motifs de se plaindre, puisqu'on est à la fois privé et du pouvoir et du
profit qu'il procure.
Trad. : Politique d'Aristote, trad. en français d'après le texte collationné sur les manuscrits et les éd. principales par J. Barthélemy-Saint-Hilaire,.... 3e éd. rev. et corr. - Paris : Ladrange, 1874.
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