Texte latin :
[2,23] Graues
ignominias cladesque duas omnino nec alibi quam in Germania accept,
Lollianam et Varianam, sed Lollianam maioris infamiae quam
detrimenti, Varianam paena exitiabilem, tribus legionibus cum duce
legatisque et auxiliis omnibu caesis. Hac nuntiata excubias per
urbem indixit, ne quis tumultus existeret, et praesidibus
prouinciarum propagauit imperium, ut a peritis et assuetis socii
continerentur. Vouit et magnos ludos Ioui Optimo Maximo, si res p.
in meliorem statum uertisset: quod factum Cimbrico Marsicoque bello
erat. Adeo denique consternatum ferunt, ut per continuos menses
barba capilloque summisso caput interdum foribu illideret,
uociferans: Quintili Vare, legiones redde!
diemque cladis quot annis maestum habuerit a lugubrem. |
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Traduction française :
[2,23] XXIII. Ses
revers. Son désespoir à la nouvelle de la défaite de Varus
(1) Il n'essuya de défaites ignominieuses que celles de Lollius et
de Varus, toutes deux en Germanie. La première fut plutôt un affront
qu'une perte. La seconde faillit être funeste à l'État : trois
légions furent taillées en pièces avec leur chef, ses lieutenants et
ses troupes auxiliaires.
(2) À cette nouvelle, il disposa des sentinelles dans Rome pour
prévenir tout désordre, et confina dans leur place les commandants
des provinces, afin que leurs lumières et leur expérience retinssent
les alliés dans le devoir.
(3) Il consacra de grands jeux à Jupiter pour le rétablissement des
affaires de la République, ainsi qu'on l'avait fait dans la guerre
des Cimbres et des Marses.
(4) Enfin on dit qu'Auguste fut tellement consterné de ce désastre,
qu'il laissa croître sa barbe et ses cheveux plusieurs mois de
suite, et qu'il se frappait de temps en temps la tête contre la
porte, en s'écriant: " Quintilius Varus,
rends-moi mes légions".
L'anniversaire de cette défaite fut toujours pour lui un jour de
tristesse et de deuil. |
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