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Date :     26-05-2017

Sujets :
LECTURE : Jean de Salisbury (vers 1115 - 1180) à propos de la préséance à oberver entre un père, homme privé, et son fils, magistrat ; LECTURE : Érasme (1469-1536) à propos des mesures prises ou à prendre à l'encontre des mauvais moines ; LECTURE : Érasme (1469-1536) à propos du respect dû aux livres, aux travaux des écrivains et aux soins des éditeurs ; ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes & Textes préparés : Grégoire le Grand, Jean de Salisbury, Pétrarque, John Barclay ;

Notice :

1. LECTURE : Jean de Salisbury (vers 1115 - 1180) à propos de la préséance à oberver entre un père, homme privé, et son fils, magistrat :

Jean de Salisbury, Policraticus, IV, 7 :

... Ad philosophum Taurum, Athenas uisendi cognoscendique eius gratia, uenerunt pariter Cretae prouinciae praeses et pater eius sed priuatus. Taurus uenientibus placide assurrexit, reseditque post mutuam salutationem. Allata est mox una sella, quae in promtu erat, et dum aliae promebantur apposita est. Inuitauit ergo Taurus patrem praesidis ut sederet. At ille: Sedeat hic potius qui populi Romani magistratus est. Absque praeiudicio tu, inquit Taurus, interea sede, dum conspicimus quaerimusque quid conueniat, tene potius sedere qui pater es, an filium qui gerit Romani populi magistratum? Cum pater assedisset, appositumque esset aliud filio, super ea re Taurus his, qui conuenerant, uerbum fecit, cum summa boni, aequi, honorum atque officiorum perpensatione. Eorum uerborum sententia haec fere fuit. In publicis locis atque muneribus patrum iura cum filiorum, qui in magistratu aut potestatibus sunt collata, interquiescere paulum et coniuere. Sed cum extra rem publicam in domesticare atque uita sedeatur, ambuletur, in conuiuio quoque discumbatur familiari, tunc inter filium magistratum et patrem priuatum publicos honores cessare, naturales et genuinos exoriri. Hoc ergo, inquit Taurus, quod ad me uenistis, quod nunc loquimur, quod de officiis dissertamus, priuata actio est. Itaque tu pater utere his honoribus prius, quibus quoque domi uestrae te uti priorem decet. Haec ego magistratibus generaliter persuadenda arbitror, ut in splendore publicae dignitatis memores sint propriae conditionis, et sic attendant propriae conditionis statum, ut non deuenustent publicae dignitatis gradum; sic etiam collati sibi honoris integritatem seruet, ut aliorum non minuat dignitatem; et sic priuata quisque polleat dignitate, ut non fiat iniuria publicae potestati.

... Le gouverneur de l'île de Crète et son père, homme privé, allèrent un jour à Athènes pour voir le philosophe Taurus et conférer avec lui. Il se leva tout doucement à leur entrée et fit apporter un siège qui était là, pendant qu'on allait en quérir d'autres. Le philosophe donc pria le père du gouverneur de s'assoir, mais le père s'en excusa disant que celui-ci, (il montrait son fils), qui est magistrat du peuple Romain, prenne place le premier. Non, non, dit Taurus, asseyez-vous toujours en attendant que nous examinerons cette difficulté de préséance, et que nous regarderons s'il faut que vous soyez assis le premier vous qui êtes son père, ou lui qui est votre fils et magistrat du peuple Romain. Comme le père se fut assis et qu'on eut apporté un autre siège au fils, Taurus commença d'entretenir la compagnie sur ce sujet, balançant judicieusement le bon, l'équitable, les honneurs et les devoirs. Le contenu de son discours était tel : Que les droits des pères se reposent parfois et cessent, dans les lieux et dans les charges publiques, auprès de ceux de leurs fils qui sont en charge; mais que hors l'exercice de leur emploi dans les actions de la maison et de la vie privée, pour le siège, pour la promenade dans un souper ordinaire, les honneurs publics n'ont point de lieu entre le père et le fils et pour lors que les droits de la nature reprennent leur première force. Mais cette visite, ajouta le philosophe, dont vous m'avez honoré et la conférence que nous faisons des devoirs ne sont qu'une action privée. Et par conséquent vous qui êtes père jouissez le premier de ces honneurs desquels vous devez jouir en votre rnaison. J'estime donc que les magistrats doivent tenir pour maxime générale que dans la splendeur de la dignité publique, ils se doivent souvenir de leur propre condition, et la considérer néanmoins tellement qu`elle ne rabatte rien de leur autorité, et d'autre part, conserver l'honneur de leur charge, en telle façon qu'ils n'ôtent rien de celui des autres, et qu'enfin chacun tienne le rang de sa condition privée sans faire tort à la puissance publique. ...


2. LECTURE : Érasme (1469-1536) à propos des mesures prises ou à prendre à l'encontre des mauvais moines :

Érasme, Correspondance, Lettre 1603 à Willibald Pirkheimer - extrait :

... Multis in locis dure tractati sunt monachi ; uerum plerique cum sint intolerabiles, alia tamen ratione corrigi non poterant. Tot priuilegiis, tot exemptionibus, tot phalangibus armati sunt. Ciuitates aliquot moderatioribus consiliis utuntur, permittunt exire qui reddita ratione cupiunt mutare uitae genus : his datur aliquid unde uiuant ab ipsis monasteriis, etiamsi nil intulerunt, ceu longae segnitiae merces. Iubentur abire qui illic professi non sint, nec licet illis suas colonias aliunde alio mittere, quemadmodum solent. Nec fas est nouitios sufficere nisi permissu magistratus. A curandis uirginum collegiis arcentur. Nec permittitur illis concionari nisi in suis monasteriis, idque consuetis duntaxat horis. Qui simul omnes uolunt mutare cultum, permittitur. Qui nolunt, coguntur tamen obedientiam iurare magistratui in his quae pertinent ad reipublicae commodum. Ita futurum arbitrantur ut aut nullos habeant monachos aut habeant magis sobrios. Vacua monasteria uertentur uel in parochias uel in paedagogia. Nec posthac passuri sunt ut a quoquam suscipiantur uota perpetua, quae uocant, qui minor sit triginta sex annis. Tota cura transferetur huc, ut sint probi pastores. Quod si continget, non exit magnus numerus monachorum. Aliquot monasteria relinquentur, sed insignia et extra ciuitatum moenia, immo procul in agris, quo sese gnauiter exerceant opere manuario. Cultuum infinitam uarietatem omnino tollendam autumant. Nec ferunt anniuersaria conuenticula, quae illi capitula uocant, nec exemptiones, quibus abutuntur ad impune peccandum ; sed erunt subditi suis episcopis ac magistratibus, quemadmodum ceteri sacerdotes et laici. Haec an probanda sint, in praesentia non disputo : certe minore tumultu cohercebitur malorum monachorum tyrannis, et bonis monachis consuletur, immo iuuenibus omnibus, ne in talem seruitutem posthac dedant sese. Quod populari tumultu geritur, infoelicem habet exitum. Quod pro sua quisque libidine genus uitae mutat, improbis fenestram aperit ad nequitiam. Si res ageretur Pontificis et episcoporum authoritate, rectissime fieret. Nunc certe proximum est ut magistratus authoritas excludat confusionem, et ita consulat bonis ut malis non detur peccandi licentia. Vtinam omnes essemus ueri monachi, hoc est mundo mortui ! Verum hos populos coniuratos, hos fomites mundus non uidetur diutius laturus. Et quanquam immane uidetur quod rustici monasteria quaedam diripuerunt, tamen huc istorum improbitas prouocauit, qui nullis legibus corrigi possunt, ut ipsi inter sese conniuent. ...

... En beaucoup d'endroits, les moines ont été durement traités ; mais, comme la plupart d'entre eux sont insupportables, on ne pouvait les corriger d'une autre manière. Ils ont été bardés de tant de privilèges, de tant d'exemptions, de tant de bataillons ! Quelques villes recourent à des procédés plus modérés : on y permet à ceux qui, après avoir rendu des comptes, désirent changer d'état de vie, de s'en aller ; on leur donne de quoi vivre, en prenant sur les biens du monastère, même s'ils n'y ont rien apporté ; c'est la récompense de leur longue paresse. On oblige à partir ceux qui n'ont pas fait profession sur place, et on ne leur permet pas d'aller propager leurs fondations dans tous les coins, comme ils en ont coutume. Ils ne peuvent pas non plus former de novices sans la permission des magistrats. On les écarte de la garde des communautés de vierges. Et on ne leur permet de prêcher que dans leurs monastères, et seulement aux heures habituelles. Ceux qui tous ensemble veulent changer d'ordre, on les y autorise ; ceux qui ne le veulent pas, on les oblige, malgré tout, à jurer obéissance aux magistrats en tout ce qui concerne l'intérêt public. De cette manière, ils escomptent bien n'avoir plus de moines, ou en avoir de plus sages. Les monastères vides sont transformés, soit en paroisses, soit en pédagogies. Et désormais, on ne tolérera plus que l'on reçoive de quiconque n'a pas trente-six ans, ce qu'on appelle des voeux perpétuels. On appliquera tous ses soins à former des pasteurs honnêtes. Si cet objectif se réalise, le nombre des moines ne sera pas élevé. On gardera quelques monastères, mais particulièrement remarquables et situés en dehors des remparts des villes, et même loin dans les campagnes, afin que les moines s'y exercent réellement au travail manuel. Ils affirment qu'il faut supprimer entièrement la diversité infinie des ordres. Et ils ne tolèrent pas les petites réunions anniversaires, que les moines appellent chapitres, ni les exemptions dont ils abusent pour pécher impunément : au contraire; les moines seront soumis à l'autorité de leurs évêques et magistrats, tout comme les autres prêtres et laïcs. S'il faut approuver toutes ces mesures, je n'en discuterai-pas pour le moment : sans aucun doute, on pourrait avec moins de violence, contraindre la tyrannie des mauvais moines et légiférer pour les bons, surtout pour les jeunes, afin qu'ils ne se livrent plus désormais à un tel esclavage. Ce qui se réalise à la suite d'un soulèvement populaire, finit mal. Le fait que chacun change d'état de vie selon sa fantaisie, ouvre la porte à la corruption des gens tarés. Si la chose se faisait sous l'autorité du Pontife et des évêques, ce serait parfait. Actuellement, sans doute, la tâche la plus urgente est d'arriver à ce que l'autorité des magistrats supprime la confusion et prenne pour les bons des mesures telles qu'elles ne donnent pas aux méchants licence de pécher. Ah ! si nous étions tous de vrais moines, c'est-à-dire morts au monde ! Mais ces foules conjurées, ces brandons, il ne semble pas que le monde puisse les supporter plus longtemps. Et, bien qu'il semble monstrueux que les paysans aient saccagé certains monastères, ce qui les y a poussés c'est cependant la malhonnêteté de ces moines qu'aucune loi ne peut mettre à la raison, tant ils se montrent indulgents les uns pour les autres. ...

Traduction française : Daniel Coppieters de Gibson, André Raeymaeker, Aloïs Gerlo, La correspondance d'Érasme, vol. VI (1525 - 1527), University Press, Bruxelles, 1978


3. LECTURE : Érasme (1469-1536) à propos du respect dû aux livres, aux travaux des écrivains et aux soins des éditeurs :

Érasme, Correspondance, Lettre 1659 au lecteur - extrait :

... Qui unum quempiam priuato affecit incommodo, in hunc iniuriarum aut damni dati competit actio. Caeterum execratione publica digni sunt qui communibus omnium commodis officiunt ; ueluti qui fontes publicos inficiunt, aut auertunt amnes, aut uias corrumpunt g-leohphorous. Proinde quum omnibus publicis quae priscis sancta dicebantur, debetur religio quaedam, adeo ut horum uiolator detestabilis habeatur, tum praecipue libris summo sudore in publicam studiosorum, quacunque terra patet, utilitatem paratis. Habent enim studia peculiarem quandam religionem, cnius uiolatae iniuria non ad unam urbem sed ad uniuersum orbem pertinet. Proinde quo sunt execrabiliores qui ob paululum lucelli corrumpunt contaminantque lucubrationes scriptorum, hoc plus laudis debetur typographis qui magnis impendiis parique sudore huc incumbunt, ut optimos quosque autores quam emendatissimos in lucem emittant. _ _

... L'homme qui cause à une seule personne un dommage privé, se voit assigné par une action en justice pour dommages et intérêts. Ceux qui, d'autre part, font obstacle aux intérêts communs de tous, sont dignes de l'exécration publique; par exemple, ceux qui souillent les fontaines publiques, qui détournent les fleuves, ou qui détériorent les routes par où passe le peuple. Par conséquent, nous devons un respect quasi religieux, à toutes les choses publiques, que les anciens disaient sacrées, au point que celui qui les viole est tenu pour détestable, et surtout aux livres composés au prix de grands labeurs pour l'utilité publique des chercheurs aussi loin que la terre s'étend. Car les études appellent un respect religieux tout spécial, et, quand celui-ci est violé, l'injustice qui en résulte ne concerne pas seulement une ville mais l'univers tout entier. Par conséquent, plus sont exécrables ceux qui, pour un misérable petit profit, corrompent et altèrent les travaux des écrivains, plus grande est la louange due aux imprimeurs qui s'appliquent avec de grands efforts et autant de peines, à produire au jour tous les meilleurs auteurs dans le texte le plus correct possible. ...

Traduction française : Daniel Coppieters de Gibson, André Raeymaeker, Aloïs Gerlo, La correspondance d'Érasme, vol. VI (1525 - 1527), University Press, Bruxelles, 1978


4. ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes & Textes préparés :

A) Environnements hypertextes :

Semaine de relâche

B) Textes préparés :

    Grégoire le Grand (Grégoire Ier, 540-604, pape en 590), Homélies aux évangiles, Livre I, homélie X prononcée en 590 devant le peuple dans la basilique de saint Pierre : l'adoration des mages
    Traduction française reprise au site :
    http://kerit.be/pdf/saint_gregoire_40_sermons_evangile.pdf
    Traduction par les Moines bénédictins de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux (84330 - France) ..
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Gregorius_Magnus/homelie_01_10.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Gregorius_Magnus/homelie_01_10_fr.txt

  • Jean de Salisbury (vers 1115 - 1180), Policraticus, Livre IV, chap. VII
    Traduction française encodée par nos soins en adaptant l’orthographie.
    Traduction française : François Eudes de Mézeray, Les vanitez de la cour. Paris, Quinet, 1639. ..
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Jean_de_Salisbury/policraticus_04_07.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Jean_de_Salisbury/policraticus_04_07_fr.txt
  • Pétrarque (1304-1374), Entretiens familiers de Pétrarque Sur la bonne et mauvaise fortune ou L'Art de vivre heureux, ch. 31 : Des mauvais voisins
    Traduction française numérisée par nos soins en adaptant l’orthographie.
    Traduction française : Entretiens familiers de Pétrarque sur la bonne ou mauvaise fortune ou l’art de vivre heureux. Tomme second. Paris, Trabouillet , 1673 .
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Petrarque/de_remediis_fortunae_ch31.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Petrarque/de_remediis_fortunae_ch31_fr.txt
  • John BARCLAY (1582 - 1621), L’Argénis, Livre II, chap. 2
    Traduction française numérisée par nos soins (orthographie adaptée).
    Traduction française : abbé Josse, L’Argenis de Barclay. Tome premier. Chartres, N. Besnard, 1732 .
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/John_Barclay/argenis_02_02.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/John_Barclay/argenis_02_02_fr.txt

 


Jean Schumacher
26 mai 2017


 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002