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Date :     17-01-2013

Sujets :
Texte d'étude : Francis BACON (1561 - 1626) : Comment dessaler l'eau de mer ? ; Texte d'étude : Francis BACON : Pourquoi les plumes des oiseaux sont-elles teintes de couleurs (vives) ? ; Texte d'étude : Francis Bacon : Xénophon recommande, pour la nourriture des enfants, l'usage du cresson qui accélère l'accroissement de leur corps ; ITINERA ELECTRONICA : 3 nouveaux environnements hypertextes : Francis Bacon (1561 - 1626) ;

Notice :

1. Francis BACON : Comment dessaler l'eau de mer ?

Francis Bacon, Sylva Sylvarum siue Historia naturalis. Centuria prima.

Experimenta uaria spectantia percolationem et penetrationem corporis unius per aliud.
1. Effode puteum, paulo superius quam extremus maris allapsi fluctus excurrit, ea profunditate quae respondeat ultimo reflui maris decremento ; replebit hunc aestuans mare aqua dulci potuique accommoda. Illud in oris Mauritaniae populari constat experientia, ubi aquae dulcis defectum illa sola pensat.
Intellexit id probe Iulius Caesar, cum Alexandriae obsessus teneretur. Effossis enim in litore puteis, operosas hostium molitiones elusit, qui aquam marinam in Alexandriae fontes deriuauerant, atque incolumen tunc seruauit exercitum, cum spes salutis decollasse uideretur. Caesar uero causae ignarus existimauit arenis maris inesse dulcis aquae scaturiginem, sed ascribendum id esse aquae marinae, manifestum est, quae ad mensuram incrementumque aestus sui puteum repleat et subingressa arenas percolataque salsedinem deponit.

Francis Bacon, SYLVA SYLVARUM, OU HISTOIRE NATURELLE, expérimentale, et destinée à servir de fondement à la vraie philosophie.
HISTOIRE NATURELLE DU CHANCELIER BACON, DIVISÉE EN DIX CENTURIES. CENTURIE I.

1. Un peu au-dessus de l'endroit où viennent se briser les dernières vagues, creusez un puits, dont l'ouverture se trouve ainsi un peu plus élevée que le niveau de la haute-mer, et dont le fond soit un peu au-dessous du niveau de la mer-basse; dans le temps de la haute-mer, ce puits se remplira peu à peu d'une eau douce et potable. Ce fait est constaté par la pratique qui s'observe constamment à la côte de Mauritanie, (de Maroc et d'Alger) , où l'on supplée, par ce seul moyen, au défaut d'eau douce.
Ce fut aussi une dernière ressource pour Jules César dans le blocus qu'il soutint à Alexandrie. Ayant fait creuser des puits sur le rivage de la mer, il trompa, par ce moyen, tous les efforts des Alexandrins, qui avaient entrepris des travaux immenses pour faire couler l'eau de la mer dans les fontaines du lieu qu'il occupait; et il sauva ainsi son armée, qui, faute d'eau douce, semblait perdue. César ignorait la véritable cause de l'effet dont il profitait; il s'imaginait que le sable marin contenait quelque source d'eau douce; mais il est clair que cette cause n'est autre que l'eau même de la mer, qui remplit un tel puits a mesure qu'elle monte, et en proportion de son accroissement; parce qu'en se filtrant à travers le sable, elle y dépose sa salure.

[Traduction tirée de : A. LASALLE, Oeuvres de François Bacon. XV vol., 1799-1802. Dijon, L. N. Frantin. Vol VII.]

Référence :

César (?), Commentaires sur la guerre d'Alexandrie, ch. IX :

[9] Hac oratione apud suos habita atque omnium mentibus excitatis dat centurionibus negotium ut reliquis operibus intermissis ad fodiendos puteos animum conferant neue quam partem nocturni temporis intermittant. Quo suscepto negotio atque omnium animis ad laborem incitatis magna una nocte uis aquae dulcis inuenta est. Ita operosis Alexandrinorum machinationibus maximisque conatibus non longi temporis labore occursum est. Eo biduo legio XXXVII ex dediticiis Pompeianis militibus cum frumento, armis, telis, tormentis imposita in nauis a Domitio Caluino ad litora Africae paulo supra Alexandream delata est. Hae naues Euro, qui multos dies continenter flabat, portum capere prohibebantur; sed loca sunt egregia omni illa regione ad tenendas ancoras. Hi cum diu retinerentur atque aquae inopia premerentur, nauigio actuario Caesarem faciunt certiorem.

[9] (1) Après avoir ainsi parlé aux soldats, et les avoir tous ranimés, César donne l'ordre aux centurions de tout quitter pour faire travailler bravement à creuser des puits, jour et nuit, sans relâche. (2) Chacun s'y étant mis avec ardeur, on trouva en une seule nuit une grande quantité d'eau douce. Ainsi, en peu de temps et avec peu de travail, il fut paré au mal que ceux de la ville avaient tenté de nous faire par de longues machinations et avec les plus grandes peines. (3) Deux jours après, la trente-septième légion, composée des soldats de Pompée qui avaient capitulé, et que Domitius Calvinus avait fait embarquer avec des vivres, des armes, des traits et des machines, aborda sur les côtes d'Afrique un peu au-dessus d'Alexandrie. (4) Le vent d'orient, qui ne cessait de souffler depuis plusieurs jours, l'avait empêché de gagner le port; mais toute cette côte est admirable pour les vaisseaux qui veulent rester à l'ancre. Cependant, comme les vents contraires la retinrent longtemps et qu'elle vint à manquer d'eau, elle dépêcha à César un vaisseau léger pour l'avertir de ce qui se passait.


2. Francis BACON : Pourquoi les plumes des oiseaux sont-elles teintes de couleurs (vives) ? :

Francis Bacon, Sylva Sylvarum siue Historia naturalis. Centuria prima.
Experimenta uaria spectantia percolationem et penetrationem corporis unius per aliud.

5. Aristoteles ineptam reddit causam, quare plumae auium uiuidi magis sint colores quam pili animalium; nulla enim bestia cyani lapidis uiuaeque carnis colorem repraesentantes aut uirides pilos habet. Causa est, inquit, quod aues frequentius in radiis solis uersentur quam bestiae. Sed id manifeste falsum est : nam pecudes crebrius in sole agunt quam aues, quae plerumque in syluis aut umbraculo uiuunt. Verissima causa est quod humor excrementius animantium, qui aeque constituit plumas in auibus ac pilos in bestiis, in auibus tenuiori et delicatiori colatura transmittatur quam in bestiis, plumae enim transeunt pennas, pili uero cutem.

Francis Bacon, SYLVA SYLVARUM, OU HISTOIRE NATURELLE , expérimentale, et destinée à servir de fondement à la vraie philosophie.
HISTOIRE NATURELLE DU CHANCELIER BACON, DIVISÉE EN DIX CENTURIES. CENTURIE I.

5. Voulez-vous entendre un explication assez inepte, demandez à Aristote pourquoi les plumes des oiseaux sont teintes de couleurs plus vives et plus éclatantes que les poils des quadrupèdes (car il est assez vrai qu'on ne voit point de quadrupède dont le poil soit vert, bleu (d'outre-mer) ou couleur de chair). La raison de cette différence, vous répondra-t-il, c'est que les oiseaux sont plus souvent exposés aux rayons du soleil, que les animaux terrestres. Mais rien de plus faux que cette assertion, la vérité est que les derniers vont plus souvent au soleil que les oiseaux, qui la plupart du temps vivent clans les bois ou quelqu'autre lieu ombragé.
La véritable cause de cette différence qu'il veut expliquer, c'est que l'humor excrémentitiel dont se forment les plumes, dans les oiseaux, et les poils, dans les quadrupèdes, trouve, dans les premiers, un filtre plus fin et plus délicat que dans les derniers; car le suc, dont se forment les barbes colorées des plumes, en traverse le tuyau; au lieu que celui dont se forment les poils, traverse la peau.

[Traduction tirée de : A. LASALLE, Oeuvres de François Bacon. XV vol., 1799-1802. Dijon, L. N. Frantin. Vol VII.]

COMMENTAIRE du traducteur [A. LASALLE] :

"Cependant le plumage des oiseaux des pays chauds est teint de couleurs plus vives et plus éclatantes que celui de nos oiseaux [du Nord] ; la chaleur est donc ici pour quelque chose et, durant 9 ou 10 mois de l'année, il fait plus chaud à l'ombre, dans la zone torride, qu'au soleil, dans les pays froids. L'effet propre de la chaleur est de dilater, de diviser et d'atténuer; or, notre auteur parle de ténuité. Les substances colorées, sapides et odorantes des pays chauds, étant plus atténuées, elles doivent piquer davantage les organes respectifs sur lesquels elles font impression, ou, ce qui est la même chose, elles doivent avoir des couleurs plus vives, des saveurs plus fortes, des odeurs plus marquées, chacune en son genre. Explication qui concilie tout et met d'accord les deux grands hommes [Aristote et Bacon].

RÉFÉRENCE : Aristote, De la génération des animaux, livre V, chap. 5


3. Francis Bacon : Xénophon recommande, pour la nourriture des enfants, l'usage du cresson qui accélère l'accroissement de leur corps :

Francis Bacon, Sylua syluarum. CENTURIA IV.

356. Experimentum solitarium spectans accelerationem accretionis et statura. Staturae humanae uelocia sunt incrementa uel ex pleniore uictu, uel ex natura nutrimenti, uel uegeto magis et excitatiori, quem natura confert, calore. Quoad prius, obest in alimento excessus, utpote corpus distendens potius et in latum, quam longum, progrediens. Cuius rei in plantis imago est, raro proceritatem nactis, ubi tenellae in latum exire coeperint. Quoad naturam alimenti, siccius hoc ne esto, quia infantes lacte pasti, in quibus regionibus frequentatur eius usus, proceritate illos superant, quibus crebrior ex pane et carne nutricatio. Sermone quoque populari tritum est, bellidis radices elixatas in lacte (quibus insignis exsiccandi facultas est) canes reddere pusillos. Neque controuersiam patitur, sicco nimis alimento inesse staturae retardationem. Deinde polleat alimentum ui aperiendi, unde succus attenuatur siritusque sursum promouentur. Neque caret ratione, quod Xenophon in educandis Persarum infantibus tantopere commendat cardamoni usum, utpote facientis ad incrementum agilioremque corporis habitum. Cardamomum latine NASTURTIUM uocatur, quae herba cum tenella est, esui grata. Excitatio caloris natiui maxime fit per exercitia, ut proinde in scholis frequentatis sedentaria puerorum uita detrahat accretioni eorum, cum homines agrestes in similia non missi gymnasia plerumque potiori sint statura. Cauendum rursus ne quid pueris operatione frigidum concedatur. Diuturnus quoque lactatus ingenio obest, perditque corporis habitum. Experimentum docuit catulos lacte nutritos, cui nitrum inditum, pusillos mansisse sed admodum uiuaces , cum eius spiritus sit frigidus. Et quamquam adultae aetati medicamentum suppetat eximium ad curandam uitae prolongationem, in pueris tamen tenellisque animantibus ponit incrementi obicem, eadem de causa, calor enim est qui accretionem promouet. Sed ubi homo in statae uersatur aetatis meta, calor spiritus depascit, quos frigidior in nitro spiritus condensat et corrigit.

Francis Bacon, SYLVA SYLVARUM, OU HISTOIRE NATURELLE , expérimentale, et destinée à servir de fondement à la vraie philosophie.
HISTOIRE NATURELLE DU CHANCELIER BACON, DIVISÉE EN DIX CENTURIES. CENTURIE IV.

Expériences et observations sur l'accroissement des animaux en général, et principalement sur celui de la stature dans notre espèce.

356. L'accélération de l'accroissement, et surtout de celui de la stature, dépend de différentes causes; savoir : 1°. d'une nourriture plus abondante; 2°. de la qualité des aliments ; 3°. de tout ce qui peut exciter et renforcer la chaleur naturelle.
Quant à la première cause, l'excès dans la quantité des aliments nuit beaucoup à l'accroissement des enfants, surtout à celui de la stature ; et il les rend seulement plus corpulents; son effet le plus ordinaire étant de distendre le corps, et de l'étendre plus en largeur et en épaisseur qu'en hauteur. C'est ce dont nous voyons une image dans les plantes mêmes; car l'on sait que, si un arbre ou arbrisseau encore jeune s'étend beaucoup latéralement, il monte peu et se couronne de bonne heure. Quant à la qualité des aliments, ils ne doivent pas être de nature trop sèche (trop dessiccative). Par exemple les enfants nourris principalement de lait, dans les pays où l'on fait grand usage de ce genre d'aliment, grandissent plus vite, et parviennent à une plus haute taille, que ceux qu'on a nourris presque uniquement de pain et de viande. De plus, suivant une opinion populaire, pour avoir des chiens de très petite taille, il suffit de les nourrir de lait où l'on ait fait bouillir des racines de marguerite, plante éminemment dessiccative. Quoi qu'il en soit, il est hors de doute que les aliments de nature trop sèche retardent l'accroissement des enfants, et principalement celui de leur stature. Il faut aussi que les substances alimentaires soient apéritives; ce qui détermine les esprits à se porter et à agir avec plus de force de bas en haut, etc. Ce n'est pas sans fondement que Xénophon, parlant de l'éducation des Perses, recommande si fort l'usage du cresson alénois (qui, avec le pain et l'eau pure, était la principale nourriture de leurs enfants), et lui attribue la propriété d'accélérer l'accroissement du corps, en le rendant plus svelte et plus agile. Cette plante n'est autre que le "nasturtium" des Latins : lorsqu'elle est encore tendre, elle est en effet très salutaire et d'une saveur très agréable. Quant à la chaleur naturelle, les vrais moyens, de l'exciter et de l'augmenter, ce sont les fréquents exercices, une vie active et même un peu dure. Ainsi, la vie sédentaire qu'on fait mener aux enfants des villes, dans les écoles où on les envoie de si bonne heure, nuit à leur accroissement; ceux de la campagne auxquels on n'a point fait faire de telles études, étant ordinairement d'une stature plus haute. Il faut aussi avoir attention de ne pas nourrir les enfants de substances de nature froide. Par exemple, si on les alaite trop longtemps, une telle nourriture les rend moins ingénieux et les empêche de grandir. On s'est même assuré par l'expérience, que de jeunes chiens nourris de lait où l'on a fait dissoudre du nitre ne croissent presque point, mais qu'ils sont plus vivaces; ce qui est d'autant moins étonnant, que les esprits du nitre sont froids par eux-mêmes ou refroidissants; et quoique cette substance, lorsqu'on n'en fait usage que dans l'âge mûr, puisse contribuer beaucoup à la prolongation de la vie, elle, ne laisse pas d'être nuisible aux enfants ou aux animaux fort jeunes, et d'arrêter ou de retarder leur accroissement; toujours par la même raison, parce que c'est la chaleur qui est la principale cause de cet accroissement; mais lorsque l'homme est parvenu à cet âge moyen où il cesse de croître, et où la chaleur raréfié et consume trop les esprits vitaux, le nitre, dont les esprits sont froids, et qui a la propriété de condenser, peut, en balançant l'effet de la chaleur, y remédier en partie.

NASTURTIUM :

["Nasturtium" est un genre de plantes de la famille des Brassicaceae. C'est le genre du cresson de fontaine, une plante potagère vivace. C'est un genre présent sur l'ensemble du globe ou presque. WIKIPEDIA]

Témoignages :

1. Pline l'Ancien, L'Histoire naturelle, XIX, 44 :

XLIV. 154 Cetera in transcursu dici possunt. ocimum Parilibus optime seri ferunt, quidam et autumno iubentque, cum in hiemem seratur, aceto semen perfundi. eruca quoque et nasturtium uel aestate uel hieme facillime nascuntur. eruca praecipue frigorum contemptrix diuersae est quam lactuca naturae concitatrixque ueneris. 155 idcirco iungitur illi fere in cibis, ut nimio frigori par feruor inmixtus temperamentum aequet. nasturtium nomen accepit a narium tormento, et inde uigoris significatio prouerbio usurpauit id uocabulum ueluti torporem excitantis. in Arabia mirae amplitudinis dicitur gigni.

XLIV. <1> Le reste peut être exposé brièvement. On dit que l'ocimum (basilic) se sème très bien aux fêtes Parilies (21 avril) ; quelques-uns veulent que ce soit en automne, et recommandent, quand on le sème en hiver, d'arroser la graine avec du vinaigre. La roquette et le cresson viennent très facilement ou en été ou en hiver; la roquette surtout brave les froid.; douée de propriétés différentes de celles de la laitue, elle excite à l'amour; aussi est-on dans l'habitude de mêler ces deux plantes dans les mets, afin qu'un excès de chaleur se trouve compensé par un excès de froid. Le nasturtium (cresson) est ainsi appelé du tourment qu'il cause au nez (narium formentum); de là une idée de vigueur attachée à ce mot, et un proverbe où le cresson figure comme propre à réveiller l'engourdisse-ment. On dit qu'en Arabie le cresson atteint une grosseur merveilleuse.

2. Cicéron, Les Tusculanes, V, 34, 99 :

(99) Ciuitates quaedam uniuersae more doctae parsimonia delectantur, ut de Lacedaemoniis paulo ante diximus. Persarum a Xenophonte uictus exponitur, quos negat ad panem adhibere quicquam praeter nasturcium. Quamquam, si quaedam etiam suauiora natura desideret, quam multa ex terra arboribusque gignuntur cum copia facili, tum suauitate praestanti! Adde siccitatem, quae consequitur hanc continentiam in uictu, adde integritatem ualetudinis, confer sudantis ructantis refertos epulis tamquam opimos boues:
(100) tum intelleges, qui uoluptatem maxime sequantur, eos minime consequi, iucunditatemque uictus esse in desiderio, non in satietate.

... Vous avez des villes entières, qui, comme je le disais de Lacédémone, se plaisent à une extrême sobriété. Xénophon raconte que les Perses ne mangent que du cresson avec leur pain. Mais enfin, si la nature cherche à se ragoûter par quelques mets plus agréables, combien les arbres ne leur en fournissent-ils pas d'excellents, et de faciles à recouvrer? Ajoutons que la sobriété rend le corps dispos, et l'entretient dans une santé vigoureuse. Comparez, je vous prie, les gens sobres avec ces hommes suants, haletants, et bouffis d'embonpoint, que vous prendriez pour des taureaux destinés aux sacrifices. Vous verrez que ceux qui courent après le plaisir, sont ceux qui l'attrapent le moins; et que ce qui rend la table délicieuse, ce n'est pas de s'y rassasier, c'est d'y apporter de l'appétit.

3. Jacques SADOLET (1477 - 1547), Sur la manière de bien élever les enfants. Chapitre IV.

... Cyrus ex patre nobili ille quidem et imprimis claro apud Persas , sed tamen in illis moribus educto, quibus panis et aqua cibus, obsonium autem nasturtium herba, aut si carnibus uellent uesci, illae erant labore et sudore, nec sine uitae interdum periculo in syluis et a feris expetendae, magnus extitit rex, natus ad res gerendas, laudem et gloriam in imperio amplificando unam praecipue spectans : cuius erga populares comitas atque aequalitas, in bello uictas nationes clementia, atque iustitia effecit, ut non magis eum carum haberent ciues sui, qui semper amauerant, quam deuicti hostes, qui antea illi grauiter offensi fuerant : nomen quidem illustre est et sempiternam laudem uirtutis ad posteritatem consecutus.

... Ce Cyrus [d'après Xénophon], qui était né d'un père illustre et surtout célèbre parmi les Perses, mais élevé dans ces moeurs où la nourriture était du pain et de l'eau, l'assaisonnement, du cresson, et où, s'ils voulaient manger de la viande, ils étaient obligés de poursuivre dans les bois les bêtes fauves, non sans travail et sans sueur, et quelquefois au péril de leur vie ; ce Cyrus, dis-je, fut un grand roi, né pour gouverner. Il eut en vue surtout et uniquement l'honneur et la gloire en agrandissant son empire. Par son affabilité, par son équité envers les peuples, par sa clémence envers les nations vaincues, par sa justice, il se fit aimer non seulement de ses concitoyens qui le chérirent toujours, mais encore des peuples, qu'il avait vaincus, qui auparavant lui étaient gravement hostiles. Certes son nom est illustre, et il a acquis dans la postérité une gloire éternelle pour sa vertu. ...


4. ITINERA ELECTRONICA & environnements hypertextes :

Cette semaine-ci, Christian RUELL a pu créer les environnements hypertextes pour les 3 textes préparés par nos soins :

  • Francis Bacon, Novum organum, livre II, aphorisme 48 [Traduction française numérisée par nos soins]
  • Francis Bacon, Sermones fideles siue interiora rerum, Sermo XI : Des charges et des dignités [Traduction française numérisée par nos soins]
  • Francis Bacon, Histoire de la vie et de la mort, Préambule [Traduction française numérisée par nos soins]

Les textes bruts de ces oeuvres sont disponibles dans le Dépôt ITINERA ELECTRONICA.


Jean Schumacher
18 janvier 2013


 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002