Notice : 1. Fiches de lecture :
- Adresse du site : Lectures (site arrêté à la date du 18 mai 2006)
- Base de données : Fiches (depuis le 19 mai 2006)
- Ajouts : consultation des ==> Nouveautés <==
Les Nouveautés concernent :
- ==> GREC :
- DION CHRYSOSTOME, Discours divers
- EUSÈBE de Césarée, Préparation évangélique, livre VIII
- PHILOSTRATE, Galerie de portraits, livre II
- PHOTIUS, Bibliotheca, Extraits de Théophraste, Fragments
- A propos de l'aide qu'apporte le céyx aux mouettes
- Philon d'Alexandrie à propos des Esséniens
- Médecins et philosophes ont des procédures d'investigation similaires
- Denys, tyran de Syracuse, suspectait même son épouse
- Denys, tyran de Syracuse, et l'épée de Damoclès
- La Grèce est le seul pays qui élève des hommes véritables
- A quels faits reconnaît-on un tyran ?
- A propos du caméléon
- D'après Homère, un bon roi doit prendre le roi Minos comme modèle
2. Livre : Le latin est mort ...
==> Livre : Wilfried STROH, Le latin est mort, vive le latin ! Petite histoire d'une grande langue.
Titre original : Latein ist tot, es lebe Latein (2007)
Traduit de l'allemand et du latin par Sylvain BLUNTZ
Paris, Les Belles Lettres, 2008, 301 pp.
==> Numérisations : couverture ; 4e de couverture
==> Extrait : pp. 24-26 :
"... L'Empire connut sa plus grande extension
au deuxième siècle après J.-C., avec le très martial Trajan. Un
empire, un empereur, une langue? Pas tout à fait et pas tout de
suite. Notons d'abord que les tolérants Romains ne pratiquent
pas une politique linguistique agressivement nationaliste vis-à-vis
des étrangers. Même pour des immigrés vivant à Rome, il n'est
pas prévu de test de langue ni d'apprentissage obligatoire avec
l'instituteur romain (litterator), encore moins songe-t-on à leur
faire accepter les principes du droit romain. A chacun sa langue et
ses coutumes, ses usages vestimentaires et sa religion. La religion
est d'autant moins un problème que les Romains considéraient
que tous les hommes adoraient les mêmes dieux, simplement sous
des noms différents.
L'historien Tite-Live nous fournit un précieux exemple de cette
modération en matière linguistique. Il mentionne, incidemment,
que les habitants de la Cumes grecque auraient demandé au début
du deuxième siècle avant J.-C., l'autorisation ut publice Latine
loquerentur, d'utiliser le latin comme langue officielle. Leur requête
fut acceptée, car ils étaient des amis de longue date. A l'époque
donc, c'était presque un privilège d'être autorisé à employer le
latin pour des démarches officielles et il faut supposer que c'est
l'intérêt personnel qui poussait les gens à apprendre la langue du
peuple dominant.
Nos sources ayant trait aux anciennes langues de la péninsule se
tarissent au cours du deuxième et du premier siècle avant J.-C. Il
n'y a que deux endroits où l'on sente un peu de résistance face au
latin. Les Romains ont toujours eu du respect pour le fier peuple
étrusque qui a continué à parler sa langue en Toscane, en Etrurie
donc, dans certains cas jusqu'au deuxième siècle après J.-C.
Les
Grecs de Sicile, peuple très développé, très raffiné et toujours un
peu condescendant vis-à-vis des Romains, offrirent une résistance
encore plus forte. Et la Sicile, la première province de Rome, cette
Amérique des Grecs, resta naturellement grecque, de même que
les villes grecques du sud de la péninsule, Naples, Tarente, etc.
Seules quelques personnalités qui vivaient à Rome apprenaient
le latin. Parmi elles, des hommes de lettres comme Ennius,
originaire de Calabre, qui était fier de dire qu'il avait trois coeurs
(tria corda), un coeur grec, un coeur osque et un coeur latin. Il faut
savoir à ce propos, que pour les anciens, le coeur était le siège de
la raison. Il semble donc y avoir là quelque chose de l'observation
moderne de Wilhelm von Humboldt selon laquelle chaque langue
structure une certaine manière de penser.
Le plus effronté parmi ces locuteurs d'un latin seconde
langue, fut le poète Nævius, originaire de Campanie et dont la
langue maternelle était l'osque. Il aurait fait graver sur sa tombe:
« maintenant que Nævius est mort... obliti sunt Romae loquier lingua
latina, ils ne savent plus parler latin à Rome ». C'est la légendaire
arrogance campanienne (Campana superbia), c'est la raison de
l'exil de Naevius en Afrique où il mourut.
Les Romains n'ont jamais imposé leur langue aux Grecs et
ils n'ont jamais cherché non plus à s'attirer les bonnes grâces des
Grecs sur le plan linguistique. D'un côté, ils étaient persuadés
que le grec, que toutes les personnes cultivées apprenaient, était
supérieur à leur propre langue – non seulement le grec a un
vocabulaire plus riche mais sa sonorité est plus belle – mais par
ailleurs, ils se montraient réticents quant à l'emploi officiel du
grec.
Même Cicéron, à une époque tardive donc, choque en tenant
un discours en grec au Sénat de Messine, plutôt que d'avoir
recours à un interprète. Parmi les hommes politiques mûrs, Valère
Maxime affirme qu'il n'a jamais donné que des avis en latin (même
aux Grecs), afin de maintenir sa propre dignité (maiestas) et celle
du peuple romain. Ces avis obligent les Grecs à avoir recours à des
interprètes, non seulement à Rome, mais également en Grèce et au
Moyen-Orient. Pourquoi? Quo scilicet Latine uocis honos per omnes
gentes uenerabilior difunderetur, pour que l'éclat de la voix latine
n'en soit que plus digne d'admiration chez tous les peuples.
Qui n'a connu la même chose avec les fiers Anglais et surtout
avec les Français, qui dissimulent leur excellente maîtrise de
l'allemand pour nous inciter, pauvres Teutons que nous sommes,
à rendre hommage au génie de leur langue.
Il apparaît donc contradictoire que chez des Romains aussi
conscients de leur romanité, les premiers historiens aient écrit
leurs annales après la deuxième guerre punique en grec et non
en latin. Mais c'est facile à expliquer : ces travaux de défense et
d'illustration de la politique et de la guerre romaines n'étaient pas
tant destinés aux Romains qu'aux étrangers, qui, eux, parlaient
grec. En effet, durant ces premiers siècles de la littérature romaine,
la langue universelle dominante est toujours le grec. Ainsi Cicéron,
en 62 avant J.-C., pour célébrer son consulat au plan international,
veut engager un poète grec, Archias, quod Graeca leguntur in omnibus
fere gentibus, Latina suis finibus exiguis sane continentur, parce que le
grec est lu par pratiquement tous les peuples alors que le latin reste
confiné dans ses frontières étroites. Malheureusement, Archias
ayant décliné la proposition, la réputation consulaire de Cicéron
se limita à ce ghetto latin. Il écrivit lui-même (Homère et Achille
en un seul homme) son panégyrique, un panégyrique latin, De
consulato suo (Sur son consulat).
A Rome même, le grec fut longtemps dominant dans la
rhétorique et la philosophie. Quand Scipion Emilien, le second
Africain, le destructeur de Carthage (146 avant J.-C.), s'entretient
avec des intellectuels grecs comme le philosophe Panaitios, c'est
bien sûr en grec. Cela perdurera jusqu'à l'époque des empereurs.
Cicéron, le plus grand orateur de Rome, ne se contente pas
d'apprendre la théorie de la rhétorique en grec mais il a encore
l'habitude de faire ses exercices pratiques de rhétorique en grec
(declamationes) parce que dit-il, c'est la seule manière d'avoir des
maîtres qui puissent le corriger. Ce n'est qu'à la fin des années
cinquante que l'on se met enfin à « déclamer » en latin à Rome.
Le grec semble être la langue de l'amour et de la sensualité,
au moins jusqu'à la fin de la République. Le poète-philosophe
Lucrèce, au milieu du premier siècle avant J.-C., établit une liste
de mots tendres, qui est presque intégralement grecque; rien
d'étonnant à cela si l'on songe à toutes les esclaves et affranchies
grecques que les jeunes romains fréquentaient avant le mariage.
Ce n'est qu'à l'époque d'Ovide et de son Art d'aimer (an 1 avant
J.-C.) que les chuchotements amoureux semblent se latiniser, c'est
la grande marche en avant de la langue latine. ..."
==> Témoignage : CICÉRON, Plaidoyer pour Archias, ch. 10 :
Nam si quis minorem gloriae fructum putat ex Graecis uersibus percipi quam ex Latinis, uehementer errat: propterea quod Graeca leguntur in omnibus fere gentibus, Latina suis finibus, exiguis sane, continentur.
Dira-t-on que les muses grecques sont moins propres que les muses latines à célébrer les héros ? Ce serait une étrange erreur. La langue des Grecs est entendue de presque tous les peuples, celle des Latins est confinée dans l'Italie, et son domaine est fort étroit.
==> Autre témoignage : TITE-LIVE, L'Histoire romaine, XL, 42-43 :
Cumanis eo anno petentibus permissum, ut publice Latine loquerentur et praeconibus Latine uendendi ius esset.
Les habitants de Cumes demandèrent cette année et obtinrent la permission d'employer le latin dans leurs actes publics et dans les ventes à l'encan.
==> Point de méthode pour effectuer des recherches dans les banques et bases de données latines du Projet ITINERA ELECTRONICA :
Prenons, à titre d'exemple, TITE-LIVE, cité ci-dessus, et la forme loquerentur :
Primo : il existe au sein des ITINERA ELECTRONICA les CORPORA qui renferment des bases de données globales;
Secundo : la base de données globale contenant tous les livres de l'Histoire romaine de TITE-LIVE est intitulée : L'Encyclopédie livienne;
Tertio : cette encyclopédie possède un moteur de recherches disposant de 5 modes d'interrogation différents;
Quarto : le mode retenu, en l'occurrence, est Sélection des contextes d'une FORME précise : loquerentur;
Quinto : le résultat de la recherche produit 3 contextes :
40, 42 petentibus permissum, ut publice Latine loquerentur et praeconibus Latine uendendi ius
36, 5 ad illos seque communiter pertinerent, loquerentur. ~In Boeotiam ipse profectus est,
2, 28 qui intra parietes curiae ferociter loquerentur, neminem adesse inuidiae suae participem.
Sexto : en cliquant sur le loquerentur du passage "40,42", l'utilisateur est conduit à l'EXTRAIT renfermant la forme recherchée.
Dans les CORPORA, la base de données la plus souvent consultée est celle consacrée aux Lettres de SÉNÈQUE le philosophe.
Les autres CORPORA concernent :
- Ammien Marcellin, L'Histoire romaine
- Apulée, Les Métamorphoses
- César, La guerre des Gaules
- Cicéron, Contre Verrès - De la loi agraire - De la nature des dieux - De l'orateur - Des devoirs - Des lois - Des vrais biens et des vrais maux - Les Catilinaires - Les Philippiques - Les Tusculanes
- Claudien, Les Panégyriques
- Lucain, La guerre civile
- Lucrèce, De la nature des choses
- Manilius, Les Astronomiques
- Ovide, Les Fastes - Les Métamorphoses - Les Pontiques
- Pline le jeune, Lettres
- Quinte-Curce, L'Histoire d'Alexandre le Grand
- Sénèque, Des bienfaits - Les Questions naturelles - Tragédies
- Silius Italicus, Les guerres puniques
- Stace, La Thébaïde
- Suétone, Les Vies des XII Césars
- Tacite, Les Annales - Les Histoires
- Tibulle, Les Élégies
- Valère Maxime, Des faits et des paroles mémorables
- Valerius Flaccus, Argonauticon
- Virgile, L'Énéide
Ces bases de données globales permettent d'observer et de suivre un concept ou une thématique tout au long d'une oeuvre complète d'un auteur ou d'un cycle d'oeuvres d'un auteur ( ex. : tragédies de Sénèque). Exemple de thématique : la place et le rôle de la divinité dans les tragédies de Sénèque.
3. HODOI ELEKTRONIKAI & environnements hypertextes :
Christian RUELL a repris en force : 6 nouveaux environnements hypertextes sont sortis de son atelier :
- Dion Chrysostome, Discours à Pruse (discours XLVII ; traduction anglaise)
- Dion Chrysostome, Sur l'arc de Philoctète (discours LII ; traduction anglaise)
- Dion Chrysostome, Sur Homère (discours LIII ; traduction anglaise)
- Eusèbe de Césarée, Préparation évangélique, livre VIII [texte grec et traduction farançaise repris au site de Philippe Remacle]
- Philostrate l'Ancien, Une galerie de portraits, livre II [texte grec et traduction farançaise repris au site de Philippe Remacle]
- Photius Ier de Constantinople, Bibliotheca, Extraits de Théophraste, fragments [texte grec et traduction farançaise repris au site de Philippe Remacle]
Les textes bruts de ces oeuvres sont disponibles dans le Dépôt HODOI ELEKTRONIKAI.
STATISTIQUES 2008 : Christian RUELL a produit 248 environnements hypertextes grecs durant l'année 2008. Ce qui donne une moyenne de 20,6 environnements grecs par mois ! Remarquable !
4. FEC (Folia Electronica Classica) : un nouvel article pour le fascicule 15 :
Paul-Augustin DEPROOST, Mémoire et dévotion dans la célébration poétique des martyrs chez Prudence (104 K)
(paru dans P.-A. Deproost, L. van Ypersele et M. Watthee-Delmotte, Mémoire et identité. Parcours dans l'imaginaire occidental, UCL. Presses universitaires de Louvain, 2008, p. 357-375)
Contexte :
5. Statistiques de consultation - décembre 2008 :
- Site ITINERA ELECTRONICA:
- sessions de travail ouvertes: 17.203
- pages visitées: 38.025
- pages les plus fréquemment demandées:
- Actualités : 2.711 pages ;
- Cours FLTR 1510 (Litt. europ. : Les héritages grec et latin - P.-A. Deproost) : 2.568 pages;
- Cours FLTR 1760 (Initiation au Latin - A. Meurant) : 1.151 pages;
- Cours GLOR 2330 (Auteurs latins - P.-A. Deproost) : 9.040 pages;
- Cours GLOR 2320 + GLOR 1140 (Monique Mund-Dopchie - Auteurs grecs) : 631 + 608 pages;
- ITINERA, applications hors ligne : 1.113 pages;
- Site AGORACLASS - Environnements hypertextes (hors Corpora) :
- sessions de travail ouvertes: 31.102
- pages visitées : 2.225.822
- pages les plus visitées (Total hits for periode) : voir stat_dec2008
- Site AGORACLASS (CORPORA):
- sessions de travail ouvertes: 15.639
- pages visitées: 1.436.116
- bases de données les plus fréquemment consultées (Total hits for periode) : stat_dec2008
- base de données la plus consultée : Apulée, Métamorphoses (27,19 % du total des consultations)
- Site BCS (Bibliotheca Classica Selecta):
- sessions de travail ouvertes: 88.306
- pages visitées: 237.333
- pages les plus fréquemment demandées:
- Folia Electronica Classica : 30.179 pages;
- Suétone : 43.687 pages;
- Virgile : 18.437 pages;
- Précis grammatical (latin) : 10.051 pages ;
- Précis grammatical (grec) : 7.112 pages.
- Site LCE (Lupa Capitolina Electronica):
- sessions de travail ouvertes: 9.523
- pages visitées: 11.937
- Site COLLATINVS-UCL (lemmatisation - dictionnaire latin-français) :
- sessions de travail ouvertes: 27.293
- pages visitées: 134.005
- Site HODOI ELEKTRONIKAI (Environnements hypertextes grecs) :
- sessions de travail ouvertes: 18.253
- pages visitées: 1.209.089
- pages les plus fréquemment demandées (Total hits for period) : voir stat_dec2008 ;
- Oeuvre la plus souvent demandée/ouverte pendant le mois : DIODORE, livre XVI (2,48 % = 29.940 pages)
- Site HELIOS (Coopération Acad. Grenoble & Toulouse - UCL-LLN (FLTR/GLOR) : Langues anciennes) :
- sessions de travail ouvertes: 34.155
- pages visitées: 165.377 (dont 58.797 pages pour le forum de discussion BULLETIN) ;
- pages les plus visitées (Total hits for periode) : stat_dec2008
État de la banque de textes latins :
Etat du dictionnaire au 6 juin 2008 : 272.726 formes différentes.
Etat du corpus de textes traités au 6 juin 2008 : 81 auteurs, 805 oeuvres, 5.667.163 occurrences. |
État de la banque de textes grecs :
Etat du dictionnaire au 09 janvier 2009: 408.507 formes différentes.
Etat du corpus de textes traités au 09 janvier 2009: 74 auteurs, 859 oeuvres, 7.106.175 occurrences. |
Jean Schumacher
09 janvier 2009
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